Martyrisé par le génocide des khmers rouges, le Cambodge attire, à nouveau, 7 millions de touristes par an contre 40 millions en Thaïlande. Malheureusement, ces statistiques dissimulent des disparités très fortes : 80% des voyageurs qui se rendent au Cambodge ne visitent que Angkor qui reste un site sublime, même si l’on n’a plus vraiment le sentiment d’être en Asie ….
C’est pourquoi, il est vraiment souhaitable de prévoir d’autres étapes comme Battambang, Kratie ou la côte sud. Les plus téméraires pousseront l’aventure jusqu’à la forêt des Cardamones ou les sauvages contrées du Ratanakiri et du Mondolkiri. Partout vous y croiserez un peuple qui est l’un des plus accueillants d’Asie.
Quand visiter le Cambodge ?
La meilleure période est la saison sèche de novembre à fin avril. avec une prédilection pour novembre à mi-mars. Après cette date, il peut souvent faire particulièrement chaud (40°C).
Pendant la saison des pluies (mai-octobre), la campagne est plus luxuriante et le prix des hébergements baisse sensiblement.
Quel budget prévoir pour un voyage au cambodge ?
Mauvaise nouvelle : le Cambodge est la Suisse de l’Asie du Sud-Est. Pas en raison du niveau de vie des habitants qui reste encore très modeste, mais à cause de l’existence d’une double monnaie. Au Cambodge, tout se paie en dollars ou en riels et le taux de change du second est artificiellement indexé sur le premier.
Au regard du niveau très élevé du dollar, les bons hôtels ou restaurants comme les transports sont donc 50% plus chers qu’en Thaïlande et deux fois plus chers qu’en Birmanie. Il faut donc prévoir un budget de 60 à 120 $ pour une chambre double dans un hébergement de charme et environ 10 à 15 $/repas.
La visite de certains sites emblématiques comme Angkor peut rapidement grever votre budget : 75 $/personne pour un pass de trois jours, sans compter la location d’un vélo électrique (10 $ par jour/pers), les restaurants et le guide. Pour une famille avec deux adolescents, c’est un budget de 400 $/3 jours, hôtel non compris.
En résumé, un voyage au Cambodge vous coutera beaucoup plus cher que partout ailleurs en Asie du Sud-Est. Vous pourrez néanmoins réaliser quelques économies dans les zones peu touristiques où vous pourrez facilement payer en riels.
Les déplacements sont-ils faciles au Cambodge ?
Cela ne pose guère de problème si vous vous contentez d’un itinéraire classique. Il existe de nombreux minivans directs qui relient Phnom Penh à Kratie, Siem Reap, Battambang ou Kampot. Les routes se sont considérablement améliorées et alors qu’il fallait encore près de 10 heures pour relier Phnom Penh à Sihanoukville, avant le Covid, une nouvelle autoroute vous permet de raccourcir le trajet à 5h30.
Malheureusement, le corollaire mécanique de l’amélioration des transports routiers est la désaffection grandissante des axes fluviaux : la plupart des croisières sur le Mékong a été supprimée tout comme celles sur le Tonlé Sap. La construction de barrages chinois n’a guère arrangé les choses.
Il est à noter que le réseau ferroviaire, largement détruit pendant la guerre, est quasiment inexistant. Deux lignes subsistent : la ligne nord ,de Phnom Penh à Poipet en passant par Battambang et la ligne sud, de Phnom Penh à Sihanoukville en passant par Kampot (2 trains très lents/jour).
Enfin, Phnom Penh reste l’épicentre de tous les transports publics : si vous souhaitez vous rendre de Battambang au Ratanakiri ou à la forêt des Cardamones, par exemple, vous devrez transiter par Phnom Penh et le trajet sera deux fois plus long qu’en voiture privée (12h contre 6 heures). Dans cette hypothèse, mieux vaudra opter pour un taxi (100 à 150 $), malheureusement beaucoup plus cher que le minivan (autour de 25 $ avec changement de véhicule dans la capitale).
Quels est l'itinéraire idéal ?
C’est naturellement très subjectif. Il faut savoir que 80% des touristes qui se rendent au Cambodge ne visitent que Angkor, à proximité de Siem Reap
Depuis Siem Reap, vous pourrez facilement vous rendre à Battambang, Phnom Penh puis à Kampot et sur la côte.
En revanche, il ne faudra pas vous attendre à des paysages spectaculaires puisque la carte topographique du pays révèle que 90% du territoire se situe à moins de cent mètres d’altitude.
Si vous souhaitez voir des reliefs plus escarpés et faire des étapes plus “nature”, c’est en visitant les régions du Mondolkiri, du Ratanakiri et des Cardamones que vous serez davantage émerveillés. Mais cela suppose une bonne organisation en amont et un budget assez conséquent.
UN CONSEIL POUR CONCLURE ?
Le Cambodge est une destinations incontournable pour les amateurs d’architecture en raison du site unique d’Angkor, mais aussi du temple de Preah Vihear, injustement méconnu.
En revanche, sauf à sortir des sentiers battus, les paysages y sont aussi plats qu’en Belgique. C’est pourquoi il est souhaitable de prévoir une ou deux étapes situées aux confins du pays pour y apprécier des reliefs de toute beauté et découvrir une Asie profonde au meilleur sens du terme tant les cambodgiens sont d’une rare gentillesse.
Il est aussi possible de coupler facilement le Cambodge avec les pays riverains (Thaïlande, Laos ou Vietnam) sous réserve d’avoir une bonne connaissance de l’ensemble de l’Asie du Sud-Est.
